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Le lavoir de Fraiselette

L’ancien lavoir

Le lavoir de « Fraiselette » était autrefois composé de deux bâtiments (Archives départementales de la Meuse, plan de 1846) :

– le plus grand renfermait un puits-réservoir où l’eau était abondante à faible profondeur. Il était équipé de 6 auges en bois de 2,55 m de long taillées dans des moitiés d’arbres. Il permettait à 6 laveuses de s’installer et de tirer l’eau du puits à l’aide d’une pompe. Les auges étaient suffisamment élevées pour permettre aux laveuses de laver debout. Elles vidangeaient les bacs par le bas et l’eau s’écoulait directement à l’extérieur ;

– le plus petit contenait un bassin à laver alimenté une partie de l’année seulement par une source de la côte.

Le nouveau lavoir

Le projet élaboré par le conseil municipal en 1855 est présenté au sous-préfet par l’architecte Lapierre de Verdun ; il vise à reconstruire un lavoir pour 12 laveuses, décrit ainsi : « Les femmes laveront dans un bassin d’eau courante alimenté par plusieurs sources de la côte qu’il faudra réunir, et si les eaux ne suffisent plus, elles trouveront 12 auges de 2 m de longueur en pierre de taille de Varvinay qui permettront de laver debout en tirant l’eau du puits à l’aide de la pompe. Elles auront également à leur disposition deux bancs en pierre pour se reposer. Le bassin à laver sera 1 m en contrebas afin d’y amener le trop-plein de l’eau du puits quand les eaux seront abondantes. Le fond sera construit en pierre gaize et devra être toujours recouvert d’eau pour lui éviter de geler. »

On accède au bassin à laver par deux escaliers. L’arrivée d’eau en provenance du trop-plein du puits-réservoir est à l’air libre, ce qui permettait aux laveuses de mieux voir le débit des sources et d’aller laver dans les auges à l’étage supérieur quand il était insuffisant pour renouveler l’eau. Celle-ci s’écoule ensuite à l’extérieur du bâtiment par un fossé en direction de l’ancien étang.

Les travaux

Les premiers travaux consistent à réunir les petites sources au moyen de deux aqueducs qui coupent la côte en écharpe pour les amener à la citerne. Les travaux sont exécutés par le maçon Grandpierre de Clermont qui va poser dans les tranchées des tuyaux en brique le long du chemin de Fraiselette.

La reconstruction du lavoir, gros œuvre, charpente et couverture, est adjugée à l’entrepreneur Grandpierre de Varennes-en-Argonne le 4 août 1856 et les travaux sont réceptionnés le 26 février 1858. Sur le faîtage, les deux poinçons sont recouverts de girouettes aujourd’hui disparues.

Pendant de longues années, les lavandières de Fraiselette ont pu bénéficier d’un vaste lavoir moderne aux dispositions très particulières.

Aujourd’hui, le lavoir de Fraiselette est le dernier lavoir de Clermont à avoir conservé son aspect originel. Si son organisation à deux niveaux est assez exceptionnelle, la charpente elle aussi mérite le coup d’œil ; elle a été restaurée en 2014, mais seuls les chevrons et liteaux ont été remplacés.