Le boulevard Général LAURE

Cette rue qui part du carrefour de la route d’Auzéville, à l’angle de la gendarmerie, jusqu’à celui de la route qui mène à Verdun (D603) s’appelait boulevard MICHELER. (Voir la fiche dans la même rubrique, « Le nom des rues »).

Elie Louis Marie LAURE est né le 7 juillet 1900 à Castres. Il est le fils de Victor Antoine et de Jeanne Marie AYRE. Il épouse à Oran le 26 décembre 1929 Gisèle BEAUVAIS. Celle-ci, fille de Gaston, a pour cousine Lucille BEAUVAIS, fille de Marcel, Mort pour la France en 1915. Les deux frères sont nés à Clermont et Lucille était une figure bien connue dans la ville puisqu’elle tenait la pharmacie.

Elie LAURE est un militaire de carrière. Il entre au Prytanée national militaire de La Flèche le 1er octobre 1910 d’où il s’engage comme 2e classe pour la durée de la guerre le 28 novembre 1917. Élève officier à l’école d’Infanterie de Saint-Maixent en novembre 1921, il en sort sous-lieutenant le 1er octobre 1922. Promu lieutenant le 1er octobre 1924, il se porte volontaire pour combattre au Maroc où il arrive en décembre 1925 ; il en revient en juin 1927. Il poursuit sa carrière militaire au 22e régiment de tirailleurs algériens à Toul et  il est décoré de la Légion d’honneur par décret du 17 décembre 1933.

Après la campagne d’Allemagne et l’armistice, Elie LAURE arrive en Argonne en mars 1943 comme chef départemental de l’Organisation de la Résistance Armée (pseudonyme DULAC) avec pour mission de l’organiser car des résistants sont actifs depuis juillet 1942 mais ils agissent souvent isolément et en ordre dispersé. Il réunit les différents maquis et prend la tête du groupement « Argonne » avec sous ses ordres les lieutenants Michel RUFIN et Louis REVAULT. C’est d’ailleurs dans la maison de ce dernier qu’il établit son PC définitif, maison de laquelle il parvient à s’échapper de justesse lors de la rafle du 24 juillet 1944 et que les SS incendient par représailles. Le maquis « Argonne » est l’auteur d’actes de sabotages sur les routes, la voie ferrée, les lignes téléphoniques, etc. mais n’est pas responsable de l’accrochage du 29 juillet 1944 dans le centre de Clermont qui a entraîné le drame de la déportation.

Après la libération de Clermont-en-Argonne,  il commande à Verdun le bataillon XII/20 formé par les volontaires de son groupement. Après la guerre, le colonel LAURE commande l’infanterie de la 5e DB puis dirige le Prytanée de la Flèche ; il est élevé au grade de Commandeur de la Légion d’honneur par décret du 17 janvier 1952 puis termine sa carrière militaire avec le grade de général.

Le général Elie LAURE décède le 21 novembre 1972 et repose au cimetière de La Flèche.